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Dmytro Gorshkov, rédacteur ukrainien qui travaille à Kiev

pour l’AFP depuis 2013, n’y croit pas encore. « Tout le monde

pensait qu'on éviterait » la guerre. Lui aussi. Il a d’ailleurs

passé une soirée normale avec son épouse et son fils, chez

lui, dans un quartier résidentiel du nord de la capitale ...

Pourtant, peu après, des explosions sont entendues à Ma-

rioupol et Kramatorsk (est), puis à Odessa (sud), à Kharkiv,

à la frontière avec la Russie.

À 06:15 (05:15 GMT) les sirènes d’avertissement anti-bom-

bardement retentissent à Kiev. Le doute n’est plus permis.

La guerre a commencé.

Nous envoyons très vite des photos et des images en live

vidéo de la place Maidan, dans le centre de Kiev, où l’on en-

tend justement ces sirènes. Et l’un de nos trois JRI dans le

pays est stationné dans l’est, ce qui nous permet de diffuser

les premières images de guerre avec des colonnes de fumée

d’un aéroport bombardé par les Russes.

Les reprises vidéo sont énormes. Sur les deux premiers

jours de l’invasion, elles sont trois fois plus importantes que

celles de la prise de Kaboul par les Talibans. Du jamais vu.

Ce matin-là, se souvient Daniel Leal, photographe basé ha-

bituellement à Londres, « les regards ont changé ». « Des fa-

milles en désespoir, des enfants en pleurs. Ils étaient en état

de choc. Je m’identifiais avec les parents, et les enfants,

parce que je suis père et que j’ai un enfant de sept ans, un

autre de cinq et un troisième en route. Cela nous a tous pris

par surprise, même moi. Je ne pouvais éviter de m’imaginer

dans leur situation. »

Avec les premières frappes russes, déplacer le bureau de

Kiev et mettre ses occupants à l’abri, s’impose. L’équipe

s’installe à l’hôtel Mercure de la ville et prévoit d’y séjourner

plusieurs semaines.

L’acheminement de casques, gilets pare-balles, tenues de

protection anti-radiations nucléaires, contaminations bio-

logiques et chimiques, commence. Un équipement qui

trouve toute son utilité lorsque les Russes attaquent le

5 mars la centrale nucléaire de Zaporijie, dans le sud de

l’Ukraine.

Le bombardement fait planer « une menace pour le monde

» et représente l’équivalent de « six Tchernobyl », s’alarme le

président Volodymyr Zelensky.

L’équipe en Ukraine et en Pologne, près de la frontière, se

procure trois véhicules afin d’assurer les déplacements de

nos collaborateurs et parachève le dispositif de couverture.

Des journalistes locaux et des envoyés spéciaux sont à pied

d’œuvre. Des éditeurs texte, photo et vidéo sont dissémi-

nés sur sept pays alentours. La machine est bien huilée : la

production vidéo est traitée à Londres, des papiers de fond

sont traités par le pôle international à Paris, le tout sous la

houlette de la rédaction en chef.

Pour AFPTV, le défi à relever est grand. Il s’agit du premier

conflit majeur sur le sol européen qu’elle est en mesure de

couvrir entièrement Au fil des combats sa production va

constituer une vitrine impressionnante pour toute lAgence

En un an elle va enregistrer plus de 15 millions de reprises

et produire plus de 3 000 vidéos un volume sans précédent

pour un seul évènement sur une telle durée

La région senfonce dans la guerre Quelque 80 missions sont

envoyées sur le terrain avec en tout 70 personnes envoyées

en Ukraine depuis la fin février un tiers dentre elles pour

chacun des métiers texte photo vidéo parfois jusquà

neuf personnes en même temps pour les trois réunis

La coopération entre le texte la photo et la vidéo atteint des

sommets Des reporters textes munis de smartphones font

des live vidéo dans Kiev En vidéo photo et texte nous arri

vons les premiers le 8 avril à la gare de Kramatorsk qui vient

dêtre frappée de plein fouet par deux missiles russes Lex

plosion fera près de 60 morts et des centaines de blessés

Il va falloir garder son souffle et donc utiliser ses forces diffé-

remment. Le rythme des missions ralentit. Des journalistes

locaux sont recrutés, en tout une dizaine d’Ukrainiens, afin

de prêter main-forte à l’équipe. Nous organisons des rota-

tions de cinq semaines sachant qu’il faut au minimum deux

jours pour se rendre en Ukraine et deux jours pour en reve-

nir. Plusieurs de nos reporters tous métiers confondus ont

déjà effectué trois missions sur place. Il y actuellement trois

photographes staff et cinq photographes pigistes réguliers

ou sous contrat.

La guerre de 2014 avait permis de renforcer le réseau de

photographes ukrainiens. En 2022, il est bien rôdé, avec de

bons contacts avec l’armée dans le Donbass où l’un d’entre

eux va régulièrement couvrir la vie des tranchées auprès

des soldats. Deux envoyés spéciaux sont sur le terrain de-

puis quelques jours. Ce sont des photographes chevronnés

et les clients connaissent bien leur signature. La première

photo des fumées noires au-dessus d’une base aérienne

de l’est du pays bombardée par les Russes fera la Une du

New York Times et de nombreuses reprises dans la presse

internationale. Elle reste la photo la plus téléchargée de ce

premier jour de guerre.

Lédition de la production photo a dû basculer en urgence

vers Paris Habituellement cétait léditeur de Moscou qui

traitait les images dUkraine mais rapidement un nouveau

fonctionnement a été mis en place et les éditeurs de Paris

ont dû faire face à beaucoup dimages violentes auxquelles

ils nétaient pas forcements habitués en Europe

Pour la vidéo un coordinateur gère léquipe qui est compo

sée de deux JRI bientôt trois Un envoyé spécial est là qua

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De la fumée noire sélève de laéroport militaire de Chuguev près

de Kharkiv le 24 février 2022 © Aris Messinis AFP

Des militaires ukrainiens transportent une victime pour la placer

à côté d'autres victimes après le bombardement de la gare de

Kramatorsk, le 8 avril 2022. © Hervé Bar / AFP

Rapport annuel 2022 - AFPRapport annuel 2022 - AFPRapport annuel 2022 - AFPRapport annuel 2022 - AFPRapport annuel 2022 - AFPRapport annuel 2022 - AFPL’AFP EN CHIFFRESENTRETIEN – PHIL CHETWYND, DIRECTEUR DE L'INFORMATIONENTRETIEN – PHIL CHETWYND, DIRECTEUR DE L'INFORMATIONENTRETIEN – DALILA ZEIN, DIRECTRICE GÉNÉRALEENTRETIEN – DALILA ZEIN, DIRECTRICE GÉNÉRALEENTRETIEN – PATRICE MONTI, DIRECTEUR COMMERCIAL ET MARKETINGENTRETIEN – PATRICE MONTI, DIRECTEUR COMMERCIAL ET MARKETINGENTRETIEN – PATRICE MONTI, DIRECTEUR COMMERCIAL ET MARKETINGENTRETIEN – PATRICE MONTI, DIRECTEUR COMMERCIAL ET MARKETINGGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEGUERRE EN UKRAINEEXCLUSIVITÉSEXCLUSIVITÉSENTRETIEN - SOPHIE HUET, RÉDACTRICE EN CHEF CENTRALEENTRETIEN - SOPHIE HUET, RÉDACTRICE EN CHEF CENTRALEENTRETIEN - SOPHIE HUET, RÉDACTRICE EN CHEF CENTRALEENTRETIEN - SOPHIE HUET, RÉDACTRICE EN CHEF CENTRALEMONDIAL AU QATARMONDIAL AU QATARMONDIAL AU QATARMONDIAL AU QATARSCOOP AU CONGRÈS DU PC CHINOISSCOOP AU CONGRÈS DU PC CHINOIS2022 EN BREF2022 EN BREF2022 EN BREF2022 EN BREFÉLECTIONS EN FRANCEÉLECTIONS EN FRANCEÉLECTIONS EN FRANCEÉLECTIONS EN FRANCE3 QUESTIONS À JESSICA LOPEZ – DIVERSITÉ3 QUESTIONS À JESSICA LOPEZ – DIVERSITÉ3 QUESTIONS À JESSICA LOPEZ – DIVERSITÉ3 QUESTIONS À JESSICA LOPEZ – DIVERSITÉNOUVEAU FORMAT : AFP SOCIAL STORIESINVESTIGATION NUMÉRIQUE : FORMATIONS EN LIGNEINVESTIGATION NUMÉRIQUE : FORMATIONS EN LIGNEINVESTIGATION NUMÉRIQUE : FORMATIONS EN LIGNE3 QUESTIONS À CHRISTINE BUHAGIAR – PROJETS MÉDIAS EUROPÉENS3 QUESTIONS À CHRISTINE BUHAGIAR – PROJETS MÉDIAS EUROPÉENSENTRETIEN – OTMAN MERICHE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE FACTSTORYENTRETIEN – OTMAN MERICHE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE FACTSTORYENTRETIEN – OTMAN MERICHE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE FACTSTORYENTRETIEN – OTMAN MERICHE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE FACTSTORYORGANIGRAMMEORGANIGRAMMEPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSPRIX & DISTINCTIONSCONTACTS ET ADRESSESCONTACTS ET ADRESSES
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