Un dispositif majeur
La COP30 se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, dans le nord du Brésil. Pour la première fois, les négociations climatiques annuelles des Nations unies se dérouleront au cœur de l’Amazonie – une région essentielle pour l’avenir de la planète et au cœur d’enjeux politiques, économiques et environnementaux majeurs.
Une équipe complète de journalistes spécialisés dans le climat, de photographes et de journalistes vidéo de l’AFP seront présents à Belém. Ils et elles suivront les négociations en coulisses, s’appuyant sur des sources fiables au sein de délégations nationales, de groupes d’observateurs et d’autres parties prenantes clés.
« Être sur place tout au long de l’événement est essentiel pour suivre chaque rebondissement au cours des discussions », explique Ivan Couronne, Rédacteur en chef - Avenir de la planète (voir l'interview au bas de cet article).
Pour la première fois depuis Glasgow en 2021, de grandes manifestations et événements organisés par la société civile sont également attendus. L’AFP sera présente tous les jours pour les couvrir en images, y compris en vidéo, en direct au quotidien.
(1) Nouvel hôtel rebaptisé COP30, au centre-ville de Belém, État du Pará, Brésil, le 25 août 2025. © Anderson Coelho / AFP
(2) Vue aérienne du chantier du projet de BRT (Bus Rapid Transport) sur la route BR-316, entre les villes d’Ananindeua et Belém, État du Pará, Brésil, le 26 août 2025. © Anderson Coelho / AFP
(3) Construction de la Villa COP, située près du site de la conférence climat COP30 de l’ONU, qui accueillera des délégations étrangères à Belém, État du Pará, Brésil, le 26 août 2025. © Anderson Coelho / AFP
Une année de préparatifs
« Pour la COP30 de Belém, l’AFP a mis les moyens en s’y prenant un an à l’avance pour les préparatifs depuis le bureau de Rio. C’est un sommet climat particulier car c’est la première COP jamais organisée en Amazonie, et nous y avons vu une opportunité d’offrir à nos clients un voyage immersif et multi-format au cœur de la plus grande forêt tropicale du monde – une région vitale pour l’avenir de la planète, et pourtant encore largement méconnue.
Avec une équipe de journalistes vidéo, photo et texte, nous avons organisé trois expéditions au fin fond de l’Amazonie et réalisé une riche série de reportages que nous avons commencé à publier début 2025. Nous avons ainsi révélé l’essor du marché carbone dans la région, avec des investisseurs de poids comme Google, qui mise fortement sur son potentiel vert.
Sur l’île de Marajó, nous avons mis en lumière les initiatives locales pour exploiter durablement les ressources de la forêt – comme le caoutchouc – en montrant comment les communautés innovent pour un avenir plus vert. »
(1) Renato Cordeiro, 57 ans, près de sa maison située dans l’aire de protection environnementale de l’archipel de Marajó, Brésil, le 7 décembre 2024. Le retour récent du métier de saigneur de caoutchouc a redonné vie à une économie durable et créé des emplois pour des familles. © Pablo Porciuncula / AFP
(2) Gabriel Silva, cofondateur de Mombak. © Pablo Porciuncula / AFP
(3) Un employé de Mombak dans la région amazonienne, Brésil, le 11 décembre 2024. © Pablo Porciuncula / AFP
(4) Une ancienne exploitation bovine en cours de reforestation par Mombak dans la région amazonienne, près de Mãe do Rio. Cette jeune société de crédits carbone, soutenue par Google, Microsoft et le gouvernement américain, a pour objectif de recréer à grande échelle la biodiversité de la plus grande forêt tropicale du monde, à la fois clé de la lutte contre le changement climatique et victime de la déforestation. © Pablo Porciuncula / AFP
Au milieu du défi logistique induit par l’accueil de milliers de personnes à Belém, nous avons sillonné la ville pour en capter le pouls et donner la parole à ses habitants :
(1) Hommes déchargeant des baies d’açaí.
(2) Vendeurs de nourriture.
(3) Sandro Magno Leal, au marché aux poissons Ver-o-Peso, à Belém, État du Pará, Brésil, le 26 août 2025. Le Brésil accueillera la conférence climat de l’ONU COP30 dans la ville amazonienne de Belém.
© Anderson Coelho / AFP
Et ce n’est pas terminé. L'AFP a publié une enquête inédite pour répondre à une question brûlante : qui se cache réellement derrière les incendies qui ravagent l’Amazonie chaque année ? Cette enquête de six mois menée par cinq journalistes combine reportages de terrain, entretiens exclusifs et analyse de données pour révéler les forces qui alimentent la déforestation dans l’ombre.
Carte montrant les zones brûlées en Amérique du Sud du 1er janvier au 31 décembre 2024. © Pierre Moutot, Paz Pizarro, Guillermo Rivas Pacheco / AFP
Une couverture en continu
La couverture climat de l’AFP ne se limite pas aux sommets de la COP. Partout dans le monde, les journalistes de l’AFP documentent à la fois les menaces mais aussi les solutions apportées à la crise climatique.
Sara Hussein, journaliste Avenir de la planète pour l’Asie, travaille à l’AFP depuis 2009 et a couvert plus d’une douzaine de pays.
« Mon travail repose sur deux piliers principaux : coordonner et superviser la couverture du changement climatique et des enjeux environnementaux en Asie d’un côté, et couvrir moi-même ces sujets de l’autre côté. C’est une vaste mission, qui exige d’être bien informée sur la façon dont ces enjeux se manifestent dans des contextes très différents à travers la région.
L’Asie s’étend de l’Afghanistan à la Nouvelle-Zélande, les défis et réponses y sont donc extrêmement variés. J’essaie de faire en sorte que notre couverture donne à nos clients une vision approfondie de la situation dans un pays donné, tout en expliquant pourquoi cette situation est pertinente ailleurs.
On retrouve aussi des thèmes communs, comme le compromis entre bénéfices économiques immédiats et croissance durable à long terme, ou encore la difficulté à faire évoluer les économies vers les énergies renouvelables. Les enjeux environnementaux peuvent être des sujets sensibles, surtout lorsqu’ils entrent en conflit avec de puissants intérêts économiques. C’est une réalité dans de nombreux pays de la région et un facteur dont nous devons tenir compte.
Nous bénéficions d’un réseau de bureaux et de correspondants dans toute l’Asie, ce qui nous permet d’apporter du contexte et de la nuance. Ce réseau inégalé nous permet aussi de proposer des reportages depuis des zones inaccessibles à d’autres.
Quelques exemples récents :
- Expédition au cœur de la forêt en Indonésie pour rencontrer certains des derniers chasseurs-cueilleurs, dont les terres et le mode de vie sont menacés par l’exploitation du nickel ;
- Reportage en Afghanistan sur les pénuries d’eau et comment le changement climatique provoque davantage de migrations que les conflits ;
- Enquête au Pakistan sur la disparition du delta de l’Indus.
Il est aussi essentiel de montrer ce qui est entrepris pour relever ces défis environnementaux. Deux exemples récents : des travaux de recherche révélant de nouvelles espèces dans le paysage karstique menacé du Cambodge, et l’installation de nichoirs à Hong Kong pour protéger des cacatoès en danger. »
(1) (2) Hazaras afghans, province de Bamiyan, Afghanistan, 17 juin 2025. Les Afghans vivent la crise climatique à travers l’eau, préviennent des organisations internationales, soulignant que les femmes sont particulièrement vulnérables. © Mohammad Faisal Naweed / AFP
(3) La rareté chronique de l’eau touche le village aride de Bolak, province de Balkh. Après 40 ans de guerres, ce sont les chocs climatiques qui prennent le relai et poussent les habitants à l’exil. © Atif Aryan / AFP
(4) Un pêcheur construit sa nouvelle maison à l’aide de bambous à Keti Bandar, près du delta de l’Indus, Pakistan. L’intrusion de l’eau de mer a provoqué l’effondrement de l’agriculture et de la pêche locales. 25 juin 2025. © Asif Hassan / AFP
(5) Un ouvrier fume une cigarette près d’un véhicule, à côté du parc industriel de Weda Bay (WBIP), grand centre de traitement du nickel. Le territoire des Hongana Manyawa, tribu indigène, a été grignoté par l’un des plus grands projets miniers de nickel au monde. Halmahera central, Maluku nord, 14 avril 2025. © Yasuyoshi Chiba / AFP
3 questions à Ivan Couronne
Qu’est-ce qu’il faut pour bien couvrir une COP ?
La première mission est de raconter de l'intérieur les négociations entre près de 200 pays, en exploitant des sources au sein même des délégations; cela exige des mois de travail continu pour cultiver des contacts. La seconde priorité est de proposer une couverture visuelle riche et quotidienne, notamment des nombreuses manifestations et événements de la société civile attendus à Belem. Enfin nous anticipons toute l'année les thèmes prioritaires de la COP afin de proposer aux médias des reportages illustratifs et des stockshots vidéo correspondants, que ce soit sur les énergies fossiles, l'adaptation aux canicules ou aux inondations, ou sur la finance climatique.
Que prévoyez-vous pour la COP30 à Belém ?
Le choix très symbolique par le président Lula de Belem, en Amazonie, pour accueillir la plus grande réunion climatique internationale fait de cette COP30 un événement phare de l'année. Nous attendons de très nombreux présidents, Premiers ministres et monarques au sommet de dirigeants. Le rôle de la Chine sera fascinant à étudier, en parallèle du retrait des Etats-Unis de Donald Trump. Mais les coûts très élevés du logement à Belem seront aussi une histoire à suivre: de nombreuses délégations et ONG n'ont pas eu les moyens d'envoyer leurs délégations habituelles face à des nuitées à plusieurs centaines de dollars.
La COP est-elle le sommet de la couverture climat de l’AFP ?
La COP va main dans la main avec la couverture du climat toute l'année, partout. C'est la continuation de la couverture des événements météo extrêmes, et de nos reportages sur le terrain sur la forêt, l'énergie, les transports ou d'autres industries. Par exemple nous avons publié beaucoup de sujets sur la climatisation en Inde ou en Angleterre, ou sur les réponses au changement climatique dans l'agriculture - que ce soit les cultivateurs d'abricots au Tadjikistan ou le développement des fruits exotiques en Albanie.
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