Yohann Antoine

Le Mud Day : une course de 13 km dans la boue, la sueur et l'eau glacée

© Yohann Antoine

"Il faut être complètement maso pour aimer se prendre des décharges électriques et des tonnes d'eau glacée", lâche Cécile, 27 ans, avant de s'élancer à l'assaut du Mud Day, une course de 13 kilomètres semée d'obstacles et de pièges, avec un seul mot d'ordre: "la boue dans la peau".

Le Mud Day (Jour de boue) s'est installé depuis jeudi et jusqu'à dimanche au camp militaire de Frileuse (Yvelines). 22.000 participants sont attendus pour cette seconde édition.

Tout au long du parcours, 22 épreuves au total, l'apprenti commando doit ramper sous des barbelés et des fils électriques, sauter au-dessus de ballots de paille en feu, plonger dans une eau à 4 degrés, franchir une montagne de boue de 10 mètres.

"J'ai perdu 25 kilos en six mois et je me suis entraîné 10 heures par semaine pour cette course", lâche Jérôme, 32 ans, ingénieur dans l'aéronautique, une caméra vissée sur le crâne.

"Beaucoup sont des sportifs entraînés qui font venir leurs copains un peu moins affûtés", relève Robin Cassuto, un des organisateurs. "L'effort physique est important, mais l'objectif n'est pas de faire un temps, uniquement de repousser ses limites", explique-t-il.

Justine, 30 ans, rampe dans 20 mètres de boue, franchit un filet de 4 mètres, plonge dans une tranchée puis dans un bain d'eau glacée. "J'en peux plus. J'arrête, je ne me suis pas assez préparée", lâche la jeune femme, le visage peinturluré en vert kaki, après 50 minutes d'efforts intenses. "Continue, tout ça c'est dans ta tête. La boue c'est ton métier", crie un animateur pour la motiver. "Tu peux pas tout arrêter, on a payé cher (participation entre 45 et 65 euros par personne, NDLR) et on est tous ensemble", lui lance son partenaire, Benjamin.

La plupart des concurrents, 70% d'hommes, 30% de femmes, se sont inscrits par équipe de quatre pour s'entraider sur certaines épreuves. Ils peuvent aussi les contourner.

Des règles trop faciles pour certains. Dans d'autres courses comme la Spartan Race, un concept également venu des Etats-Unis, "on est obligé de franchir tous les obstacles. Sinon on a des gages terribles. Ici c'est plus grand public", souligne Julien. "Avec mes copains, on rajoute des difficultés. On fait des pompes entre les obstacles, histoire de s'en remettre plein les bras", ajoute le jeune homme.

Du côté des organisateurs, on met en avant "le nouvel engouement en France pour ce type d'évènements". "Les courses traditionnelles et les marathons sont perçus comme trop monotones", souligne Robin Cassuto. Le Mud Day organise des évènements comme celui-ci partout en France jusqu'à la fin de l'été. Aucune date n'a pour l'instant été arrêtée pour Bordeaux, mais les pré-inscriptions sont ouvertes sur le site de l'épreuve.

Le mot de Yohann Antoine :

"J'ai choisi d'illustrer l'article du « Mud Day » afin de partager une actualité rigolote et insolite et non pas un des innombrables problèmes dont nous devons faire face aujourd'hui dans le monde. Aussi, le rapport entre cette carte du parcours du combattant et le style graphique qui peut rappeler celui d'un jeu vidéo met en évidence le côté ludique et sportif qu'est le Mud Day."

En savoir plus sur l'illustrateur :

Né en 1990, je me passionne très jeune pour le dessin et surtout pour l'animation grâce à mes cassettes VHS des films animés Disney. Puis, en 2010, j'intègre l'École Émile Cohl où je m’épanouis pleinement dans le dessin animé, l'illustration et la bande dessinée.

Site : http://yohannantoine.blogspot.fr/

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