Emmanuel Duparcq, lauréat AFP du Prix Albert Londres
Le prix Albert Londres, le plus prestigieux de la presse francophone, a récompensé pour son édition 2011 Emmanuel Duparcq, journaliste de l’AFP au bureau d’Islamabad, pour sa série d’articles sur l’Afghanistan et le Pakistan sur la période 2010/2011.
Emmanuel Duparcq a présenté 14 papiers. Les sept premiers articles sont consacrés aux talibans. Ces papiers sont le fruit de trois séjours en Afghanistan entre l'été 2010 et le printemps 2011 et de contacts développés depuis 6 ans avec les réseaux pachtounes. Cette série, esquisse, à travers quelques enquêtes et portraits, les logiques d'engagement, d'organisation, voire de criminalisation, des talibans, de leurs bases arrières au Pakistan à leurs villes et villages afghans. Quatre autres reportages présentent d’autres visages de l’Afghanistan d’aujourd’hui, parmi lesquels, un chrétien persécuté, des clowns désabusés, une chanteuse politicienne. L’évolution de la société afghane apparaît en filigrane de cette série. Enfin, trois articles évoquent le sud du Pakistan, dévasté par les gigantesques inondations d’août dernier.
« Je souhaite dédier ce prix à nos deux confrères de France Télévisions, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier qui sont retenus en otage en Afghanistan depuis 501 jours, sans oublier tous mes collègues de l’AFP et plus particulièrement nos journalistes afghans et pakistanais» a souligné Emmanuel Duparcq.
Né en 1974 en Picardie, Emmanuel Duparcq parcourt depuis plus de 15 ans les pays du Sud, Amérique latine, Afrique, Asie et Moyen-Orient. Depuis l’été dernier, il travaille au bureau d’Islamabad en tant que rédacteur chargé du Pakistan et de l’Afghanistan. Entré à l’Agence en 1999 il a été successivement en poste en Afghanistan de 2005 à 2006, chef du bureau d’Abidjan pendant près d’une année. En 2010, il compte parmi les journalistes de l’AFP primés aux Asian Human Rights Awards, prix des droits de l’Homme pour la presse en Asie. C’est un reportage réalisé lors de l’élection présidentielle d’août 2009 dans une province majoritairement tenue par les talibans qui le distingue. Emmanuel y montre l’absence de vote et l’angoisse de la population locale, menacée par les rebelles.
C’est le premier Prix Albert Londres attribué à un journaliste de l’AFP depuis celui décerné à Michel Moutot en 1999. « C’est un véritable honneur et un grand bonheur qui rejaillit sur toutes les équipes de l’AFP. Le prix Albert Londres qui consacre le travail remarquable d’Emmanuel Duparcq, vient au moment même où l’actualité internationale depuis six mois n’a jamais été aussi exceptionnelle. Les reportages ont été écrits en français et diffusés dans le monde entier. Accompagnés de photos et de vidéos, ils témoignent d’un accélérateur formidable de notre production multimédia. Enfin, ils réaffirment la dimension internationale de l’AFP, qui est incontestablement la première marque française d’information dans le monde » a indiqué Emmanuel Hoog, Président Directeur-Général de l’AFP.
Créé en 1933 en hommage au journaliste français disparu l’année précédente, le prix Albert Londres récompense chaque année, le meilleur reporter de presse écrite, et, depuis 1985, le meilleur reporter audiovisuel. Les candidats doivent être francophones et avoir moins de 40 ans.