La vie sur mars étudiée dans le désert chilien
Script
– Cristina Dorador, biologiste à l’Université du Chili
- Christian Nitschelm, astronome à l’Université d’Antofagasta
A gauche, la planète Mars, vu par le robot Curiosity.
A droite, le désert d’Atacama, au nord du Chili.
Deux lieux aux ressemblances étonnantes.
Le désert d’Atacama est d’ailleurs un terrain d’expérience pour les scientifiques qui s’intéressent à la planète Mars. Comme ces biologistes, qui ont découvert l’existence de micro-organismes dans le désert.
SONORE 1 – Cristina Dorador, biologiste de l’Université du Chili (femme, espagnol, 6 sec) :
"Si les conditions sont les mêmes et que nous avons de la vie ici, alors si la vie existe là-bas elle est sans doute très similaire."
(ESPAGNOL: "Si las condiciones son similares, y acá existe vida, si la vida existiese allá, probablemente sea muy similar.")
Car malgré la sécheresse extrême, les radiations solaires et la quasi-absence de nutriments, les roches du désert d’Atacama cachent de multiples formes de vies.
Avec son équipe, Cristiana Dorador étudie l’ADN de ces micro-organismes pour en savoir plus sur leurs capacités d’adaptation.
SONORE 2 – Cristina Dorador, biologiste de l’Université du Chili (femme, espagnol, 18 sec) :
"Si nous parvenons à comprendre comment ces micro-organismes vivent, comment ils vivent associés à ces roches, comment ils obtiennent de l’humidité et s’adaptent à ces conditions, alors le jour où nous aurons, peut-être dans un futur proche, des informations sur des formes de vies sur d’autres planètes, nous aurons notre corrélat ici sur Terre."
(ESPAGNOL: "Si nosotros logramos entender cómo estos microorganismos viven, cómo viven asociados a estas rocas, cómo obtienen la humedad, cómo se adaptan a estas condiciones, probablemente en un futuro no muy cercano, o muy cercano, cuando tengamos información de formas de vida en otros planetas; tengamos nuestro correlato aquí en la Tierra.")
Depuis 4 ans, le robot Curiosity de la Nasa cherche des traces de vie sur Mars, sans succès pour l’instant. Un nouvel engin devrait le rejoindre en 2018 pour fouiller le sous-sol de la planète, à la recherche de traces d’une vie fossile.
SONORE 3 - Christian Nitschelm, astronome de l’Université d’Antofagasta (homme, espagnol, 8 sec) :
"Etudier Mars, c’est peut être comprendre comment la vie est née sur la Terre, car nous ne savons toujours pas exactement comment ça s’est produit."
(ESPAGNOL: "Estudiar a Marte es quizás entender como la vida nació en la Tierra, una cosa que no sabemos todavía exactamente como se produjo.")
Une chose est certaine : L’intérêt pour Mars est aujourd’hui plus vivant que jamais.
La NASA évalue désormais la possibilité d’une mission habitée vers 2030.
Un voyage vers la Planète Rouge relève désormais plus de la science que de la fiction.
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SHOTLIST:
SUJET - 01:44
MARS, 6 AOUT 2012
SOURCE: NASA / JPL-CALTECH / MALIN SPACE SCIENCE SYSTEMS
NO RESALE
- Photo d’un paysage de Mars prise par une caméra du robot Curiosity au premier jour de ses opérations.
YUNGAY, DESERT D’ATACAMA, CHILI. 7 MARS 2017
SOURCE : AFPTV
- Plan fixe d’un paysage du désert d’Atacama
YUNGAY, DESERT D’ATACAMA, CHILI. 7 MARS 2017
SOURCE : AFPTV
- Plan large de scientifiques transportant leur matériel de travail dans le désert
- Plan moyen de scientifiques cassant des roches de sel avec un marteau
- Plan serré d’un morceau de roche mis dans un sac plastique
- SONORE 1
- Plan moyen de Cristina Dorador préparant son poste de travail dans le laboratoire mobile avec lequel ils parcourent le désert
- Plan serré de Cristina Dorador effritant le morceau de roche prélevé sur une lame de microscope
- Plan moyen de Cristina Dorador regardant dans le microscope
- Plan serré de ses yeux regardant dans le microscope
- SONORE 2
MARS, AOUT 2012 - JUILLET 2013
SOURCE : NASA
NO RESALE
- Timelapse de plusieurs photos prises par une caméra “fisheye” installée sur le robot Curiosity
MARS, DATE INCONNUE
SOURCE : NASA
NO RESALE
- Photo panoramique prise sur la surface de Mars par le robot Opportunity
YUNGAY, DESERT D’ATACAMA, CHILI. 7 MARS 2017
SOURCE : AFPTV
- Pan large de l’astronome Christian Nitschelm regardant le ciel avec des jumelles dans le désert près d’un télescope
- SONORE 3
- Plan moyen de Christian Nitschelm manipulant le télescope d’un petit observatoire situé dans le désert
CAP CANAVERAL, FLORIDE. 5 DECEMBRE 2014
SOURCE : NASA
NO RESALE
- Plan moyen du décollage la capsule Orion, conçue pour de futures missions avec équipage, lors de son vol expérimental
- Plan large du décollage de la capsule Orion
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= DEPECHE AFP DE CONTEXTE =
Semblable à Mars, le désert d'Atacama fascine les scientifiques
Station de Yungay (Chili)
- 06 avril 2017 01:15
- AFP (Paulina ABRAMOVICH)
/ MAGAZINE
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Des cailloux, du sable, une sécheresse extrême: le désert d'Atacama, au Chili, est l'un des endroits sur Terre le plus similaire à Mars, de quoi captiver les scientifiques qui cherchent de possibles preuves de vie sur la planète rouge.
Dans ce vaste désert de 105.000 km2, les températures peuvent varier de 40 degrés entre le jour et la nuit, pour un taux d'humidité de seulement 2 à 3%, ce qui en fait le lieu le plus aride au monde.
Des conditions extrêmes qui n'ont pas empêché des micro-organismes (bactéries, cyanobactéries...) de se développer et de survivre pratiquement sans eau, sous une radiation solaire extrême et malgré la quasi-absence de nutriments.
Leur résistance intrigue les spécialistes, qui sont nombreux à venir les étudier.
Objectif: "Arriver à comprendre comment ces micro-organismes vivent, obtiennent de l'humidité et s'adaptent à ces conditions", explique à l'AFP la biologiste Cristina Dorador, de l'Université du Chili, en cassant de petits fragments de sel qu'elle vient de prélever, sous un soleil de plomb et un vent impitoyable.
Les scientifiques estiment que si la vie peut exister sur Terre dans de telles conditions, alors c'est peut-être aussi le cas sur la planète rouge. Et de manière "probablement très similaire" à celle d'Atacama, indique Mme Dorador.
Dans un laboratoire mobile, elle analyse les échantillons qu'elle a collectés dans le désert chilien.
- 'Un bon endroit pour s'entraîner' -
Mars, l'une des planètes du système solaire les plus proches de la Terre, est aussi celle qui concentre depuis des décennies l'attention des scientifiques. Un robot de la Nasa, le rover Curiosity, y cherche depuis quatre ans des traces de vie.
Les images de la superficie de la planète qu'il envoie à la Terre sont très ressemblantes à celles du désert d'Atacama: d'immenses surfaces planes parsemées de formations rocheuses aux tons gris.
Un autre robot de la Nasa est lui à l'oeuvre depuis 2016 au Chili: Krex-2 y a réalisé en février sa deuxième saison de tests dans les environs de Yungay, perforant le sol désertique.
Dans le cadre de ce projet de l'agence spatiale américaine prévu pour durer jusqu'à début 2019, 35 chercheurs du Chili, de France, des Etats-Unis et d'Espagne mènent des tests grandeur nature en plein désert d'Atacama.
"Des conditions d'extrême sécheresse ont perduré dans le désert d'Atacama pendant au moins 10 à 15 millions d'années, peut-être même beaucoup plus. Si l'on ajoute à cela les radiations d'ultra-violets du soleil, intenses et sur une longue période, cela veut dire que le peu de vie existant à Atacama est sous la forme de microbes vivant sous ou dans les roches", expliquait récemment la Nasa dans un communiqué.
"De la même manière, si la vie existe ou a existé un jour sur Mars, la sécheresse de la superficie de la planète et l'exposition à une intense radiation l'ont probablement enfouie sous terre, donc Atacama est un bon endroit pour s'entraîner à chercher de la vie sur Mars", ajoutait-elle.
- Des missions habitées ? -
Si la planète rouge intéresse autant les scientifiques, c'est aussi parce qu'"étudier Mars, c'est peut-être comprendre comment la vie est née sur Terre", explique l'astronome français Christian Nitschelm, professeur à l'université chilienne d'Antofagasta.
A la différence de notre planète, Mars semble figée dans le temps, bloquée à une autre époque du système solaire. Ce qui signifie que d'éventuelles découvertes de signes de vie fossile sur Mars pourraient donner des indices sur l'origine de la Terre.
Récemment, on y a détecté des traces d'eau et de faibles émissions de gaz méthane, autant d'indices et d'espoirs d'une possible forme de vie, même si cette dernière n'a pas encore été décelée formellement.
Le professeur Nitschelm est catégorique: "S'il n'y a pas de vie sur Mars, c'est sûr qu'il n'y en a pas ailleurs" dans le système solaire, où toutes les autres planètes ont des conditions de températures ou de radiations solaires bien pires.
Depuis l'envoi en 1960 d'une première sonde par l'Union soviétique, de nombreuses expéditions ont été organisées vers la planète rouge, jusqu'alors sans succès en ce qui concerne la recherche de preuves irréfutables de vie.
Mais cela n'entame pas l'intérêt pour Mars: la Nasa a annoncé pour 2018 l'envoi d'un nouveau robot, InSight, et en 2020 une mission russo-européenne prévoit d'y faire voyager le sien, pour perforer le sol de cette planète.
Le président américain Donald Trump a lui signé le 21 mars une loi définissant l'objectif central de la Nasa sur les décennies à venir: les missions habitées vers l'espace lointain, notamment "vers Mars au cours de la décennie 2030".
Les experts sont cependant unanimes: pour atteindre la planète rouge, qui se trouve à une distance de 225 millions de kilomètres de la Terre, et y vivre, il faudrait une véritable prouesse technique... et un budget colossal.
Inde: une “école pour mamies” combat l'analphabétisme des femmes
Script
-Gulab Kedar, élève de 62 ans
-Kantanbai More, élève de 70 ans
-Yogendra Bangar, fondateur de l’école
60 ans pour la plus jeune, 90 pour la plus âgée…
Dans la campagne indienne, une école unique en son genre apprend à ces femmes à lire et à écrire.
SONORE 1 - Gulab Kedar, élève de 62 ans (femme, marathi, 15 sec):
“Je ne suis jamais allée à l’école quand j’étais petite. C’est génial de pouvoir maintenant étudier avec mes amies.”
Enfants, ces femmes ont du rester à la maison ou travailler pendant que leurs frères allaient à l’école.
Aujourd’hui, elles passent deux heures par jour dans cette “école pour mamies”, comme on la surnomme ici.
SONORE 2 - Kantanbai More, élève de 70 ans (femme, marathi, 11 sec):
“Avant quand on allait à la banque, ils prenaient nos empreintes digitales. C’était gênant, on se sentait discriminées. Maintenant je suis heureuse et fière de pouvoir signer de mon nom.”
L’initiative existe depuis un an. Située à 120 kilomètres de Bombay, l’école est financée par un organisme de bienfaisance local. Objectif : changer les mentalités et inspirer d’autres villages. Même le choix des uniformes est symbolique.
SONORE 3 - Yogendra Bangar, fondateur de l’école (homme, marathi, 21 sec):
"La plupart de ces grands-mères sont veuves et elles doivent porter du blanc pendant le deuil. On a voulu briser ce tabou ainsi que d’autres traditions plus anciennes, pour que chaque personne se sente égale, se sente membre de la communauté, sans discrimination envers les pauvres. C’est pour ça qu’on a choisi le rose."
Sortie d’école à la fin de la journée. Pour les 29 élèves, il est temps de rentrer à la maison faire leurs devoirs… Parfois avec l’aide des petits-enfants.
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SHOTLIST:
PHANGANE, INDE. 1 MARS 2017
SOURCE: AFPTV
-Plan moyen de femmes âgées à l’école
-Plan moyen de femmes âgées à l’école
-Plan moyen de femmes récitant l’alphabet
-Plan serré de Gulab Kedar récitant l'alphabet
SONORE 1
-Plan large de femmes marchant vers l’école
-Plan moyen de femmes marchant vers l’école
-Plan moyen d'une femme écrivant avec de la craie
-Plan serré d'une femme écrivant avec de la craie
SONORE 2
-Plan d’une femme avec deux enfants
-Gros plan de la maîtresse écrivant l’alphabet sur un tableau noir
-Plan moyen d'une femme écrivant avec de la craie
-Plan large d'une femme écrivant avec de la craie
-Plan large du fondateur de l’école Yogendra Bangar
SONORE 3
-Plan large de femmes quittant l’école
-Plan large de femmes quittant l’école
-Plan de Gulab Kedar faisant ses devoirs avec son petit-fils
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DEPECHE DE CONTEXTE:
En Inde, apprendre à lire et écrire à "l'école des grand-mères"
Phangane (Inde) - 07 mars 2017 - AFP
Dans une salle de classe de la campagne indienne, des élèves récitent avec application l'alphabet. Mais ces écolières ne sont pas comme les autres: âgées de 60 à 90 ans, ces femmes sortent de l'analphabétisme grâce à "l'école des grand-mères".
Privées de scolarité durant leur enfance, une trentaine de femmes, veuves pour la plupart, réalisent enfin leur rêve d'apprendre à lire et écrire grâce à cette initiative unique près de Bombay.
"Je n'ai jamais été à l'école étant enfant. C'est si bien d'y aller maintenant et d'étudier avec mes amies. Nous nous amusons tant", déclare à l'AFP Gulab Kedar, 62 ans, rayonnante de plaisir.
L'école, qui célèbre son premier anniversaire à l'occasion de la Journée de la Femme mercredi, s'attaque aux préjugés de l'Inde rurale et aide ces femmes à se débarrasser du stigmate de l'analphabétisme.
Chaque jour, 29 mamies parcourent la courte distance qui sépare leur village de Phangane, dans l'Etat du Maharashtra (ouest), de la petite hutte d'"Aajibaichi Shala" - "l'école des grand-mères" en langage marathi.
Sous les +au revoir!+ de leurs petits-enfants, dont certains les accompagnent tout le chemin, elles se mettent en route, transportant dans des cartables assortis une petite ardoise, une craie et un manuel.
De deux à quatre heures de l'après-midi, elles s'asseyent, jambes croisées, sur le sol d'une petite salle de classe aux murs de bambous et au toit de chaume, et ouverte sur l'extérieur.
Une jeune institutrice, âgée de 30 ans, les encadre. Les grand-mères lisent un texte simple et écrivent soigneusement leur nom sur leur ardoise, deux choses qu'elles auraient été bien incapables de faire il y a encore un an. Elles apprennent aussi l'arithmétique de base.
- Signer de son nom -
Les parcours de ces femmes, qui portent de nombreux bracelets et des anneaux nasaux comme il est de coutume dans les campagnes, présentent des trajectoires similaires.
Petites, elles devaient rester à la maison ou travailler pendant que leurs frères allaient à l'école. Elles ont été mariées jeunes, après quoi il était attendu d'elles qu'elles aient des enfants et les élèvent au foyer.
"Mes frères allaient à l'école mais je n'ai pas eu cette opportunité", explique Janabai Dajikedar, 75 ans.
Sa fréquentation de l'école permet déjà d'améliorer des petits riens de la vie de tous les jours: "A la banque, j'avais l'habitude de donner mon empreinte digitale (en guise de signature). Ça me faisait me sentir honteuse. Maintenant, je suis fière de signer de mon nom."
Cette "classe des grand-mères", financée par un organisme de charité local, est l'œuvre de Yogendra Bangar, professeur à l'école primaire de Phangane depuis trois ans.
L'idée lui est venue début 2016 lorsque plusieurs femmes se sont lamentées de ne pouvoir prendre part aux lectures publiques lors des célébrations religieuses.
"Nous avons pensé que donner à ces grand-mères une chance équitable d'avoir accès à la scolarité et à l'alphabétisation leur procurerait du bonheur", explique-t-il. "A leur âge, elles ne vont pas chercher un emploi dans une entreprise. Mais la joie de pouvoir signer de leur nom et de savoir lire a nettement amélioré leur bien-être."
Cette école des grand-mères contribue à rehausser le statut des femmes dans le village, estime le professeur Bangar, qui espère que son école inspirera d'autres localités d'Inde.
- 'Nos diamants' -
Même la couleur chatoyante de l'uniforme de ces écolières poivre et sel a été choisie à dessein: "La plupart des ces grand-mères sont des veuves et doivent donc se vêtir de blanc en signe de deuil. Nous avons voulu briser ce tabou et d'autres traditions plus anciennes pour que chacune se sente sur un pied d'égalité et membre de la communauté sans discrimination, donc nous avons choisi un uniforme rose."
Les 70 familles du village soutiennent le projet et ont fièrement accompagné les grand-mères à l'école pour leur premier jour.
"Il y avait de la musique et des tambours, beaucoup de fanfare. Nous nous sommes senties tellement spéciales", se souvient Kantabai More, 70 ans, qui apprécie tout particulièrement lorsque ses petits-enfants l'aident à faire ses devoirs.
Pour le premier anniversaire de l'école mercredi, une grande fête est prévue. Plus de 500 personnes des villages alentour, dont 100 grand-mères, devraient y participer, indique M. Bangar à l'AFP.
"Nous célèbrerons (les grand-mères) pour leur inestimable contribution aux villages et à nos vies. Elles sont nos diamants et nous devrions les choyer."