Comment ça va après les Jeux ? C’est un peu les vacances pour vous ?
Ah ! C’est une question que l’on nous pose souvent depuis la clôture des Paralympiques, le 8 septembre, comme si le sport s’arrêtait brutalement après les Jeux et pour quatre ans… Et je réponds invariablement que les compétitions comme la Ligue des Champions, ou les Championnats nationaux de foot, ont lieu comme d’habitude, et que toutes les disciplines qui étaient concentrées à Paris l’an dernier sont cette fois éclatées dans le monde entier. En 2025, il y a par exemple des Mondiaux en athlétisme (salle en Chine en mars, plein air à Tokyo en septembre), de natation (en juillet-août à Singapour), de gymnastique en octobre à Djakarta. Et je n’oublie pas la toute nouvelle Coupe du monde des clubs de foot en juillet aux États-Unis, juste après la finale à 4 de la Ligue des nations, ou l’élection d’un nouveau président ou d’une présidente, à la tête du CIO fin mars. Bref ! Le sport, ça ne s’arrête jamais ! Et on se projette déjà sur 2026, avec deux événements majeurs, les JO d’hiver à Milan-Cortina et la Coupe du monde foot, la première à 48 équipes, réparties sur trois pays, les États-Unis, le Canada et le Mexique, ce qui rajoutera une dimension géopolitique, comment dire... intéressante !
Quel est le point fort du sport à l’AFP (tous métiers) ?
Indéniablement, le réseau des plus de 200 bureaux répartis dans le monde entier sur lequel nous nous appuyons dans tous les métiers. En texte, plus de 150 journalistes travaillent en 6 langues pour raconter le sport, d’Invercargill au sud de la Nouvelle-Zélande jusqu’à Vancouver, à l’ouest du Canada ; nous sommes présents partout. Nous rendons compte des performances mais nous racontons aussi les histoires humaines ou sociétales qui les accompagnent. La vidéo prend une place grandissante dans notre couverture du sport. Et je crois que l’on peut également être fiers du talent de nos photographes qui dans un contexte de concurrence féroce ont « sorti » les clichés iconiques des JO 2024, des clichés qui restent comme celui de Jérôme Brouillet plaçant le surfeur brésilien Gabriel Médina au-dessus des flots, ou la photo de Jeff Pachoud figurant l’escalade de l’obélisque de la Concorde par un BMX !

Gabriel Medina, du Brésil, réagit après avoir pris une grosse vague lors de la 5e série du troisième tour de l’épreuve masculine de surf, pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, à Teahupo'o, sur l’île de Tahiti en Polynésie française, le 29 juillet 2024. © Jérôme Brouillet / AFP
La couverture 2025, comment la rendre aussi riche que celle d’une année olympique ?
Le sport est riche par essence. Le moindre match, la moindre compétition véhicule de l’émotion, de la joie ou de la déception. Et les grandes compétitions ne manquent pas tout au long de cette année. Surtout, le sport s’inscrit dans une époque, dans un contexte. Depuis le mois de novembre, et surtout depuis le 20 janvier, avec l’investiture de Donald Trump, le monde semble être entré dans une nouvelle ère, avec un bouleversement des grands équilibres dans tous les domaines. Le monde du sport est au carrefour de ces bouleversements, avec de multiples interrogations : quelle position adoptera le nouveau président du CIO face à Donald Trump ? Quelle place pour la Russie aux JO dès 2026 ? Le conflit Israël-Hamas aura-t-il d’autres conséquences sur le monde du sport ? Toutes ces questions complexifient la couverture du sport, mais surtout la rendent toujours plus passionnante.

Le chessboxer Shayan Zarein Dolab (à gauche) affronte Martin Neu lors du festival de chessboxing Chox Con, organisé sur le domaine de Worstead à Smallburgh, près de Norwich, dans l’est de l’Angleterre, le 6 juillet 2024. © Oli Scarff / AFP