Au fil de l'AFP

L'ONU et l'AFP lancent un prix de journalisme au Mexique

L'ONU et l'AFP ont annoncé jeudi le lancement au Mexique d'un prix annuel de journalisme à la mémoire des reporters Miroslava Breach et Javier Valdez, assassinés en 2017 dans ce pays.

De G à D : Le journaliste AFP français Sylvain Estibal, la veuve du journaliste mexicain Javier Valdez, Griselda Triana, le représentant mexicain du Haut Commissaire aux droits de l'homme Jan Jarab, le directeur du Centre d'information des Nations Unies au Mexique, Giancarlo Summa, le journaliste mexicain Jose Reveles, le journaliste espagnol Sergio Rodriguez et le journaliste italien Federico Mastrogiovanni sont photographiés lors de la cérémonie de lancement du Prix Breach-Valdez, à Mexico, le 22 mars 2018.

 

Le prix Breach-Valdez vise à "reconnaître la carrière de journalistes mexicains qui se sont distingués dans la défense des droits de l'homme", a indiqué en conférence de presse Giancarlo Summa, directeur du bureau d'information des Nations Unies au Mexique. 

Javier Valdez, pigiste de l'AFP durant une dizaine d'années, et spécialiste du narcotrafic a été abattu en plein jour en mai à Culiacan, dans l'Etat de Sinaloa (nord-ouest).

L'enquête n'a pour l'heure par permis d'arrêter les responsables du crime de ce journaliste réputé, également co-fondateur de l'hebdomadaire Riodoce et collaborateur du quotidien La Jornada.

Miroslava Breach, qui était correspondante de La Jornada dans l'Etat frontalier de Chihuahua (nord), menait des investigations sur les liens présumés entre le pouvoir politique et le crime organisé dans cet Etat lorsqu'elle a été abattue, tandis qu'elle s'apprêtait à accompagner son fils à l'école.  

Le prix Valdez-Breach, également parrainé par l'ambassade de France au Mexique, l'Unesco et l'Université Ibéro-américaine, sera remis le 3 mai à Mexico. Le lauréat sera notamment invité en France pour y parler de la situation de la presse au Mexique.

"Nous voulons combattre l'oubli, combattre la normalisation de cette violence pour que nous n'ayons plus à nous demander qui sera le prochain", a de son côté affirmé Jan Jarab, représentant au Mexique du haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. 

Le prix est parrainé par le journaliste d'investigation mexicain José Reveles, auteur de plusieurs ouvrages dont une enquête sur l'affaire Florence Cassez.

Plus de cent journalistes ont été assassinés depuis 2000 au Mexique, ce qui en fait l'un des pays les plus dangereux au monde pour exercer l'activité de reporter. 

En 2017, au moins 11 d'entre eux ont été tués au Mexique, selon l'ONG Reporters sans frontière. 

"Il n'y a aucun indice portant à croire que les crimes contre les journalistes vont s'arrêter", a constaté en conférence de presse Griselda Triana, la veuve de JavierValdez.  

Mercredi soir, le reporter Leobardo Vazquez a été abattu dans l'Etat de Veracruz, devenant le deuxième journaliste assassiné depuis le début de l'année.