Le prix Peter Mackler attribué au journaliste srilankais J.S Tissainayagam
Le prix Peter Mackler, récompensant le courage et l'éthique dans la profession de journaliste, a été attribué vendredi pour la première fois à Washington, au journaliste srilankais J.S Tissainayagam, condamné en août à 20 ans de prison.
En son absence, c'est sa femme, Ronnate, qui a reçu le prix. "Comme Peter, mon mari était toujours prêt à encourager ceux qui voulaient apprendre ce métier et il en a aidé beaucoup", a-t-elle dit. "Aujourd'hui, il continue à m'apprendre le courage et l'élégance. Pour lui, quelles que soient les circonstances, les êtres humains doivent être traités avec dignité". M. Tissainayagam, condamné pour avoir "soutenu" le terrorisme, est un journaliste tamoul respecté, qui travaillait pour le North Eastern Monthly Magazine et pour l'hebdomadaire srilankais Sunday Times. Il était aussi le fondateur du site Outreachsl.com, aujourd'hui fermé. Il avait été arrêté en 2008.
Le président Barack Obama, à l'occasion en mai de la journée mondiale pour la liberté de la presse, avait cité M. Tissainayagam "comme un de ces exemples emblématiques de la pénible réalité" avec "aux quatre coins du monde des journalistes mis en prison ou persécutés". Peter Mackler était rédacteur en chef régional pour l'Amérique du nord à l'AFP quand il est brutalement décédé en 2008. Figure emblématique de l'Agence pendant presque 30 ans, il avait joué un rôle fondamental dans le développement de son service anglais, confortant la position de l'AFP parmi les trois agences mondiales. En plus de son infatigable passion pour l'information, Peter Mackler avait développé une organisation à but non lucratif, Global Media Forum, pour enseigner le journalisme à travers le monde et initier les enfants aux grands principes de la profession.
Ce prix, fondé pour honorer sa mémoire, est attribué conjointement par Global Media Forum et par l'antenne américaine de Reporters sans frontières. Lors de la remise de la récompense, le rédacteur en chef international du Washington Post, Marcus Brauchli a souligné l'importance du prix en rappelant "combien être un pionnier en matière de journalisme réclame de courage et conduit à se retrouver souvent bien seul".